Colonel Diarra Traoré

Diarra Traoré
Prénom
Diarra
Nom
Traoré
Date de naissance
Date de décès
Pays de naissance
Guinée
Domaine
Forces armées et sécurité
Politique et Gouvernance
Annee de transfert
Colonel

Colonel Diarra Traoré était un officier militaire et homme politique guinéen d'ethnie malinké né en 1935. Formé à l'école militaire française de Fréjus, il servit dans l'armée guinéenne après l'indépendance en 1958, occupant plusieurs postes de commandement importants avant d'être écarté par le régime méfiant de Sékou Touré. S'étant rapproché de Lansana Conté après le coup d'État de 1984, Traoré devint brièvement Premier ministre au sein de la junte du Comité Militaire de Redressement National, avant d'être limogé quelques mois plus tard.

Tenté par le pouvoir suprême, il mena en juillet 1985 une tentative de putsch avortée contre Conté. Arrêté, torturé et présenté à la télévision nationale, Traoré fut sommairement exécuté avec une centaine d'autres militaires, mettant un terme tragique au destin d'un officier ambitieux déterminé à prendre le pouvoir par la force.

A lire dans cet article

Introduction

Colonel Diarra Traoré (1935-1985) fut une figure militaire et politique marquante de l'histoire récente de la Guinée. Officier de l'armée sous Sékou Touré, il joua un rôle clé dans le coup d'État de 1984 qui renversa le régime en place. Devenu brièvement Premier ministre, il tenta ensuite de prendre le pouvoir par la force en 1985, une tentative avortée qui lui coûta la vie. Son parcours hors norme en fait un personnage controversé et emblématique d'une période trouble pour le pays.

Enfance et éducation

Né en 1935 au sein d'une famille malinké dans l'actuelle région de Faranah, Diarra Traoré grandit dans la Guinée alors sous domination coloniale française. Peu de détails sont connus sur son enfance, mais on sait qu'il reçut une formation militaire à l'école française de Fréjus. Cette éducation allait façonner sa carrière future au sein des forces armées guinéennes après l'indépendance en 1958.

Carrière militaire

Promu officier, Traoré se vit confier d'importantes responsabilités dès les premières années du nouveau régime de Sékou Touré. On lui confia notamment le commandement de la garnison de Koundara, puis de la région stratégique du Fouta-Djallon. Cependant, la méfiance du président à son égard l'empêcha de grimper plus haut dans la hiérarchie militaire.

Écarté de l'armée dans les années 1970, Traoré fut nommé gouverneur de diverses régions administratives par un régime qui cherchait à le cantonner à des rôles civils. Il finit néanmoins par adhérer au parti unique au pouvoir, le Parti Démocratique de Guinée (PDG).

Rôle dans le Comité Militaire de Redressement National

La mort subite de Sékou Touré en mars 1984 créa un vide du pouvoir dont sut profiter Traoré. Soutenant le coup d'État du lieutenant-colonel Lansana Conté le 3 avril, il participa activement au renversement du président intérimaire Louis Beavogui et la dissolution du PDG.

Conté prit la présidence tandis que Traoré devenait Premier ministre au sein du nouveau Comité Militaire de Redressement National (CMRN). Cette junte dirigea le pays de manière collégiale dans un premier temps, mettant fin à 26 ans de régime autoritaire.

Tentative de coup d'État de 1985

Cependant, les relations entre les deux hommes se dégradèrent rapidement. Dès décembre 1984, Conté démetait Traoré de ses fonctions de Premier ministre, une décision qui fut perçue comme une humiliation par ce dernier.

Le 4 juillet 1985, pendant que Conté assistait à un sommet de la CEDEAO au Togo, Traoré tenta de prendre le contrôle du pays par la force avec le soutien d'une partie de l'armée. Mais les troupes loyales à Conté réussirent à écraser rapidement la rébellion.

Exécution

Traqué par les forces loyalistes, Traoré fut arrêté le 5 juillet alors qu'il se cachait dans l'une de ses villas à Conakry. Les images le montrant sauvagement battu furent diffusées à la télévision nationale dans un climat de haute tension.

Dans les jours qui suivirent, une centaine de militaires impliqués dans le putsch avortée, dont beaucoup étaient malinkés comme Traoré, furent exécutés sommairement sur ordre de Conté. Parmi eux, Traoré fut passé par les armes le 8 juillet 1985.

Conclusion

La tentative de coup d'État de Diarra Traoré et son exécution marquèrent un tournant décisif pour le régime de Conté, qui put ainsi asseoir définitivement son autorité. Mais ces événements sanglants aux relents ethniques divisèrent profondément le pays.

Si Traoré fut vu par certains comme un héros malinké défiant le pouvoir, pour d'autres il n'était qu'un ambitieux avide de pouvoir. Au-delà des jugements, son destin tragique illustre les profondes fractures politiques et militaires ayant secoué la Guinée après des décennies de dictature.

Cet épisode laisse aussi un goût amer, celui d'une junte qui n'hésita pas à se régler par les armes, enterrant ses promesses de changement démocratique. Le souvenir de Diarra Traoré reste ainsi indissociable des terribles dérives autoritaires ayant marqué cette période charnière.

 

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