Ibrahima Sory II Tounkara, né en 1977 à Conakry, est un magistrat guinéen de renom qui s'est imposé comme une figure emblématique de la justice moderne en Guinée. Diplômé de l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry et breveté magistrat en 2007, il a gravi les échelons de la magistrature avec constance, occupant successivement les postes de juge correctionnel puis de président de tribunaux dans plusieurs juridictions du pays (Kaloum, Mafanco, Macenta, Mamou, Coyah).
Depuis septembre 2022, il préside le tribunal de première instance de Dixinn où il a dirigé avec autorité et impartialité le procès historique du massacre du 28 septembre 2009, marquant un tournant décisif pour la justice guinéenne. Élu président de l'Association des Magistrats de Guinée en juin 2025, ce magistrat discret mais respecté, surnommé "Palmer" par ses pairs, incarne une nouvelle génération de juristes attachés à l'intégrité, à l'indépendance judiciaire et au service de l'État de droit, faisant de lui l'une des personnalités les plus influentes du paysage judiciaire guinéen contemporain.
Introduction
Ibrahima Sory II Tounkara, né en 1977 à Conakry, incarne aujourd'hui une nouvelle génération de magistrats guinéens alliant compétence, intégrité et sens du service public. Président du tribunal de première instance de Dixinn depuis septembre 2022 et figure emblématique de la justice guinéenne moderne, il s'est illustré par sa conduite exemplaire du procès historique du massacre du 28 septembre 2009.
Origines et Formation
Né dans le quartier historique de Sandervalia à Conakry, Ibrahima Sory II Tounkara grandit dans l'un des berceaux culturels de la capitale guinéenne. C'est dans ce quartier emblématique, imprégné d'histoire et de valeurs traditionnelles, qu'il effectue ses premiers pas et forge les bases de sa personnalité. Sa famille s'installe par la suite à Mafanco, un autre quartier réputé de Conakry, connu pour avoir formé de nombreuses personnalités du paysage républicain guinéen.
Son parcours scolaire débute dans les écoles publiques de ces quartiers populaires, où il développe les valeurs de droiture et d'endurance qui le caractériseront tout au long de sa carrière. Au lycée du 2 octobre de Kaloum, établissement prestigieux de la capitale, il décroche brillamment son baccalauréat option sciences sociales entre 1994 et 1998, ouvrant ainsi la voie à des études supérieures prometteuses.
Université et Formation Juridique
L'université Gamal Abdel Nasser de Conakry accueille le jeune Ibrahima Sory à la faculté des sciences économiques et juridiques, département droit privé, de 2001 à 2003. Membre de la célèbre 40ème promotion de la faculté de droit, il se distingue rapidement par son sérieux et sa détermination. C'est là qu'il obtient le surnom affectueux de "Palmer", en référence au footballeur anglais Carlton Palmer, symbole de rigueur et de loyauté.
Son parcours universitaire se révèle exemplaire : diplômé du DEUG en 2003, il enchaîne avec l'obtention de sa licence et de sa maîtrise dans la même université l'année suivante. Cette formation solide en droit privé constituera le socle de sa future carrière de magistrat.
La consécration de sa formation intervient en 2007 avec l'obtention du brevet de magistrat au Centre de formation et de documentation judiciaire du ministère de la Justice. Cette promotion 2007 marque son entrée officielle dans le corps de la magistrature guinéenne.
Carrière Judiciaire
Débuts dans la Magistrature
Ibrahima Sory II Tounkara entame sa carrière de magistrat en juin 2009 comme juge correctionnel au tribunal de première instance de Kaloum à Conakry. Cette première affectation dans la capitale lui permet d'acquérir une expérience précieuse dans le traitement des affaires correctionnelles et de développer sa expertise juridique.
Trois années plus tard, en 2012, il est muté au tribunal de première instance de Mafanco, où il continue d'exercer comme juge correctionnel jusqu'en 2014. Cette période lui permet d'approfondir sa connaissance du système judiciaire guinéen et de se forger une réputation de magistrat rigoureux et équitable.
Ascension Professionnelle
D'octobre 2014 à août 2018, Ibrahima Sory II Tounkara franchit un cap important en devenant président de la section correctionnelle au tribunal de première instance de Mafanco. Cette promotion témoigne de la reconnaissance de ses pairs et de sa hiérarchie concernant ses compétences et son intégrité professionnelle.
Son expertise étant désormais reconnue, il est nommé président du tribunal de première instance de Macenta en Guinée forestière d'août 2018 à novembre 2019. Cette affectation en région lui permet de découvrir les réalités judiciaires des zones rurales et d'élargir son expérience professionnelle.
La suite de sa carrière le mène successivement à la présidence du tribunal de première instance de Mamou (novembre 2019 à décembre 2021), puis à celle de Coyah (29 décembre 2021 au 19 septembre 2022). Ces différentes affectations témoignent de sa polyvalence et de sa capacité d'adaptation aux spécificités locales.
Procès Historique du 28 Septembre
Responsabilité Historique
Le 19 septembre 2022 marque un tournant décisif dans la carrière d'Ibrahima Sory II Tounkara avec sa nomination à la présidence du tribunal de première instance de Dixinn. Cette affectation stratégique lui confie une mission d'une importance capitale : présider le procès du massacre du 28 septembre 2009.
Ce procès, qui débute symboliquement le 28 septembre 2022, treize ans jour pour jour après les tragiques événements, constitue un moment historique pour la justice guinéenne. Pour la première fois dans l'histoire du pays, un ancien président de la République comparaît devant les tribunaux de son propre pays.
Leadership et Intégrité Judiciaire
Pendant près de deux années, d'septembre 2022 au 31 juillet 2024, le juge Tounkara préside ce procès avec une autorité naturelle et un professionnalisme exemplaire. Sa conduite du procès force l'admiration tant par sa rigueur procédurale que par son impartialité. Il réussit le défi de maintenir l'équilibre entre la nécessité de rendre justice aux victimes et le respect des droits de la défense.
Son approche méthodique et sa capacité à gérer les tensions inhérentes à un procès de cette envergure font de lui une figure respectée de la justice guinéenne. Le 31 juillet 2024, il prononce la décision finale du tribunal, marquant la fin d'un chapitre douloureux de l'histoire guinéenne et ouvrant la voie à la réconciliation nationale.
Leadership Associatif
Election Unanime
Le 12 juin 2025, Ibrahima Sory II Tounkara est élu président du conseil d'administration de l'Association des Magistrats de Guinée (AMG) pour un mandat de deux ans. Cette élection, qui se déroule via différents canaux (Messenger, WhatsApp, voie électronique et présentiel), recueille 253 voix, témoignant de la confiance unanime de ses pairs.
Il succède ainsi au juge Mohamed Diawara, premier président du tribunal du travail, dans un contexte marqué par des tensions internes au sein de l'association.
Vision et Programme d'Action
Dans son discours d'investiture, le nouveau président de l'AMG expose sa vision d'une association unie et forte. Il insiste sur le caractère sacré de l'institution : "L'Association des Magistrats de Guinée n'est pas une tribune de clans. Elle est, par essence, une structure d'unité professionnelle, de réflexion, de veille déontologique et de défense des intérêts de la magistrature."
Son programme s'articule autour d'un triptyque de valeurs fondamentales :
- Intégrité : pour un comportement exemplaire des magistrats
- Collégialité : pour un dialogue respectueux malgré les divergences
- Exemplarité : pour servir de modèle à la société
Reconnaissance et Distinctions
Prix de la Personnalité 2024
Le 18 janvier 2025, le juge Ibrahima Sory II Tounkara reçoit le prix de la personnalité de l'année 2024 décerné par Guineenews. Cette distinction récompense sa conduite exemplaire du procès du 28 septembre et son leadership durant cette période cruciale pour la justice guinéenne.
Représenté lors de la cérémonie par Fanta Adama Camara, présidente de section au tribunal de première instance de Dixinn, il reçoit les éloges de ses collaborateurs pour ses "qualités humaines et professionnelles très rares."
En septembre 2024, il figure parmi les « 100 Personnalités qui Font Bouger la Guinée en 2024 » décerné lors de FONAP 2024.
Homme Derrière la Robe
"Palmer" : Un Surnom Révélateur
Le surnom de "Palmer" donné par ses camarades universitaires de la 40ème promotion révèle la personnalité du magistrat : comme Carlton Palmer, le footballeur anglais, il incarne la rigueur, la loyauté et la constance. Cette image colle parfaitement à un homme qui "ne recule pas" et défend l'institution judiciaire avec honneur.
Personnalité Discrète mais Influente
Ibrahima Sory II Tounkara cultive la discrétion. "Il ne fait pas de bruit, mais il pèse lourd. Sa parole est rare, mais elle tranche", comme le décrivent ses proches. Cette approche mesurée contraste avec l'époque actuelle marquée par la surexposition médiatique, faisant de lui un magistrat d'un autre temps, attaché aux valeurs traditionnelles de sa fonction.
Impact et Héritage
Symbole d'une Justice Renouvelée
La carrière d'Ibrahima Sory II Tounkara symbolise le renouveau de la justice guinéenne sous la transition dirigée par le Général Mamadi Doumbouya. Son parcours illustre la volonté des nouvelles autorités de confier les responsabilités clés à des hommes de mérite, compétents et intègres.
Influence sur la Nouvelle Génération
Membre de la remarquable 40ème promotion de la faculté de droit de l'université Gamal Abdel Nasser, il fait partie d'une génération d'élites qui œuvre à la reconstruction de l'État guinéen. Cette promotion, surnommée "génération à part", compte dans ses rangs de nombreux hauts cadres qui, loin des slogans, travaillent concrètement au redressement national.
Conclusion
Ibrahima Sory II Tounkara incarne parfaitement la nouvelle génération de magistrats guinéens : formés dans l'excellence, attachés aux valeurs républicaines et déterminés à servir la justice avec intégrité. Son parcours, de Sandervalia aux plus hautes responsabilités judiciaires, témoigne que le mérite et la compétence restent les meilleurs passeports pour servir la Nation.
À 48 ans, ce magistrat d'exception continue d'écrire l'histoire de la justice guinéenne, portant avec lui l'espoir d'une institution judiciaire plus crédible, plus indépendante et plus respectée. Son leadership à la tête de l'Association des Magistrats de Guinée et sa conduite exemplaire du procès historique du 28 septembre 2009 font de lui l'une des figures les plus respectées de la magistrature contemporaine guinéenne.
Dans une époque marquée par les défis de la transition démocratique, Ibrahima Sory II Tounkara représente cette génération de serviteurs de l'État qui, par leur intégrité et leur compétence, contribuent à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions républicaines.
